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L’agriculture cambodgienne n’attire pas les jeunes bacheliers

Date de publication: 04 février 2022 / Agriculture

Tout sauf paysan. Citée récemment dans la presse, une responsable d’une association d’enseignants relevait que les nouveaux bacheliers ne s’intéressaient que peu aux formations supérieures pour les métiers de l’agriculture. Travail trop dur pour un trop faible revenu, avançait-elle comme explication. Les jeunes préfèrent dans leur majorité être médecin, informaticien, designer ou responsable marketing plutôt que  technicien agricole. La ville plutôt que la campagne.

Alors que près de 80 % de la population du pays vit dans des zones rurales et que 65 % dépend de l’agriculture, de la pêche et de la sylviculture pour sa subsistance, le revenu des paysans reste faible notamment parce que le produits locaux subissent la concurrence des produits importés. Pourtant, note l’agence américaine de coopération USAID, « l’agriculture peut être un moteur de la croissance économique et de la sécurité alimentaire au Cambodge », mais, poursuit-elle, « le pays doit améliorer ses infrastructures de production et de post-récolte, rationaliser l’environnement commercial et accroître la capacité des services financiers à atteindre les entrepreneurs ruraux. »

Or, pour relever le premier de ces trois défis, le pays a besoin de techniciens agricoles sur le terrain, dans les champs et les usines de conditionnement et de transformation.

En fin d’année dernière, Confirel a remporté le trophée de l’entrepreneuriat 2021. Ce prix voulait récompenser sa démarche qui est de valoriser les produits du terroir par l’innovation et de mettre sur le marché des produits finis premium, compétitifs sur le marché international et, finalement, de contribuer ainsi à l’amélioration de revenu paysan.

La réussite de cette démarche nécessite certes des ingénieurs dans les services recherche et développement et dans les laboratoires d’analyse, des responsables marketings, des ingénieurs commerciaux.

Mais cela demande aussi, dans les plantations, sur le terrain, de techniciens qualifiés, qui maitrisent parfaitement l’utilisation des intrants et d’outils de production modernes et sophistiqués sinon la productivité, la qualité et, finalement, la compétitivité ne seront pas au rendez-vous.

Le manque d’intérêt des jeunes diplômés pour les travaux de champs ne doit pas être pris à la légère par les acteurs du monde agricole au regard de l’enjeu que représente l’impérieux besoin pour le pays de gagner son indépendance alimentaire.